Tourbillon

Préambule

Je retrouve ces textes écrits depuis très très

longtemps et que je publierai au gré de mes envies.

Quelle surprise et bonheur de re-découvrir celui ci.

En le lisant, je me souviens de toute la genèse.

Créer un monde de petits rien est un vrai bonheur.

L’écriture reste encore aujourd’hui ma Terre de Liberté

et je ne suis pas prête d’y renoncer.

Alors, plongez dans cette histoire, oubliez tout et laissez

vous porter.

***********

Leur histoire débuta une nuit.

Une nuit qui changea leur Vie.

Sans se chercher, ils se trouvèrent

Sans l’imaginer, ils se découvrirent.

Sans y penser, ils s’attachèrent.                                                                                      
Sans s’en rendre compte, ils s’aimèrent.

Au premier regard, il se sentit frémir.

Ses premiers mots le bouleversèrent.

Elle l’attrapa sans le savoir.

Cette nuit fut si forte qu’elle le changea.

Il la conquit sans l’avoir cherché,

La précipita dans un tourbillon d’émotions.

Elle toucha son coeur, elle toucha son âme.

Il perdit pieds, ignorant ce qui l’emportait.

Saisi par la peur du vide, il oublia tout.

Il n’y eut plus qu’elle et ça le rendit fou.

En quelques heures, quel coup au coeur!

Cette histoire débute à peine et tout déjà s’enflamme.

Ils inventent un monde qui n’existe que pour eux.

Ils empruntent des chemins plein de passion.

La route est fleurie et leurs coeur crient.

Il lui dit ”Écris-moi”,

Elle Écrit pour lui.

Il lui dit ”Aime-moi”,

Et elle lui sourit.

Il lui dit Viens,

Elle n’est là que pour lui.

Elle joue Duras,

Elle écrit Juliette.

Elle lui dit « je suis là”,

Juste là, pour Toi.

Il ordone,

Elle se rebelle.

Elle ordone,

Il obéit.

Elle attend, il dit Oui.

Il dit oui, elle s’enfuie.

Elle écrit,

Il lui dit « Arrête ».

Elle n’écrit pas,

Il n’attend que ça.

Que veut il?

Il ne le sait pas.

Elle est son rêve,

Son passé, son instant présent.

Elle est son futur,

Mais il a peur.

Bella 03052016 repris le 10 02 2024

Errance sur un désert de mots…. (2)

Préambule

Voilà un texte écrit il y a des années qui me tient à coeur et reste criant

de vérité et d’actualité.

Nous savons combien les commentaires ou comment taire,

Comment se taire ou comment faire taire peuvent être ennuyeux

sans intérêt, soporifiques et j’en passe.

Mais, le plus cocasse reste pour moi ce qui se produisit ce jour-là.

Le commantaire que je découvrais n’était qu’un commentaire plat de

plus, mais c’est la réaction du commenté qui me perturba, car nous

avions si souvent parlé de ces commentaires, leur médiocrité,

leur absence, leur à-propos….. Il s’en plaignait, les

appelant de ses voeux, priant ou fustigeant ceux qui n’osaient pas….

Et là, il glorifiait ces mots comme s’ils avaient un sens, un intérêt,

comme si c’était un cadeau, un beau cadeau!

Cet homme qui demande, exige la Lune et refuse lui-même de se prêter

au ”jeu des commentaires”, en déposant peu, rarement pertinents,

en tous cas pas à la hauteur que ce qu’il exige des autres,

s’extasiait et félicitait le néant.

Ce n’était pas important, mais, agacée je décidais d’en faire un

texte un rien moqueur et acide qui épinglait les protagonistes,

tout en veillant à le faire de telle façon qu’il

soit quasi-impossible de l’identifier.

Par la suite, j’en ai discuté avec l’intéressé encore et encore, car

ses exigences ne se sont pas calmées. Il préfère accepter louanges

sans sens que de risquer l’absence de réaction et rouspète encore

contre ceux qui n’osent rien, choix qui est aussi le sien, mais il perd

les rares vrais commentaires.

Le commentaire est surtout un outil pour se taire et au mieux flatter…

Il répond au désir de paraître.

Cruel monde et cruelle vérité…

Les hommes ne sont que paradoxes…

Trêve de mots, voici mes Errances

**********

Je cherchais une ossature,

A ces mots sans la moindre structure.

Je rêvais d’une solide charpente,

Espérais une colonne vertébrale,

Quelque chose d’inébranlable….

Je désirais une Émotion palpable,

Ou au moins animale (ani mâle),

Des mots qui percutent,

Des rimes qui chahutent,

Libérant la pensée,

Stimulant la Psyché.

Mais, je ne trouvais……

Qu’un Désert, en lettres glacées…….

Tout était morne et plat,

Deux vagues mots, sans fantaisie,

Pas la moindre explosion verbale…..

Contre toute attente,

Rien ne retint mon attention.

Aucune trace d’abstraction,

Aucune projection,

Manque total d’inspiration,

Absence de respiration……

Pas un souffle de vie……

Faute d’une étincelle,

Je m’ennuyai.

Rien ne m’émerveilla.

Devant ces mots si creux,

Ce fut un jour de nuit….

Une cage thoracique,

Des poumons rabougris,

Au bord de l’asphyxie.

Une plume squelettique….

A la lire, je paniquai.

Des mots, sans le moindre soupir,

M’ ôtèrent définitivement le sourire.

Quelle vision apocalyptique…

Pas assez fantaisiste,

Pas un brin sarcastique…..

Sans recherche artistique,

D’ une banalité soporifique.

Je sombrai dans ce trou béant

Qui m’engloutit goulûment.

Au bas de ce désert de mots,

Je gis,

Devant l’immensité de ce néant…..

Stupéfiant

Pas le moindre commentaire cynique,

Une adhésion symptomatique,

De cette recherche sym pa thé tique

Dans un flou pour le moins inique.

Bella ♥ 06092013 et 01022016

Je suis de retour

Après des années d’absence, me voilà de retour.

J’avais mis ce blog en sommeil et venais juste d’en ouvrir un autre.

S’est posée la question de ce que je souhaitais faire de celui ci,

des articles que j’apprécie et souhaite conserver,

de ceux pré-écrits, en attente et jamais publiés voire terminés.

J’ai pensé les rapatrier sur mon nouveau blog et finalement décidé

de le poursuivre en parallèle.

Ce blog est ifficiellement rouvert et reprend sa route….

A très bientôt.

Bella

Au nom de ma mère.

Le scandale de la fin de vie.

Si longtemps que je n’avais ouvert mon blog, que je me sens stressée.

Comme si je le découvrais. J’ai perdu mes repères, je crains de tout toucher.

Peur d’une mauvaise manoeuvre, peur de tout effacer….

Juste quelques mots, tapés sur un écran, pour reprendre doucement le fil de mes pensées.

Si longtemps que je n ai rien publié,  comme si le temps s’était arrêté, pour un moment d’éternité.

J’ai longtemps hésité.

Quand on écrit depuis l’enfance, on ne s’arrête jamais, jamais longtemps, jamais vraiment.

Je n’y ai pas dérogé, j ai écrit autre chose et plus publié.

Des mois que je me dis que je devrai d’abord écrire un article sur les soins palliatifs et la fin de vie. C est peut être pour ça que je me sens prisonnière et ai du mal à taper.

Perdre un de ses parents est dans l’ordre naturel de la vie.                                           On a beau dire, on n’y est jamais préparé. Je ne l’étais pas, je le savais.                      A partir de l’instant où la vie quitte l’être aimé,  la nôtre change à jamais.                       Plus rien ne sera pareil. Ce jour là commence la seconde partie de notre vie.                     Ce jour là on comprend vraiment ce qu’ est la mort, ce qu’est la vie .                                       Il n’est aucun brouillon, rien ne peut être effacer, rien ne peut être réparé, on peut juste essayé d’éviter les écueils du passé et vivre intensément à 100% et au delà en appréciant chaque instant de bonheur, en étant soi même et en refusant tout compromis. En tous cas, je les refuse. Il a fallu du temps mais j ai compris, je m’occupe de ceux que j’aime et m’accorde du temps pour moi.

Rien ne sera plus jamais pareil. La douleur de l’absence s’ouvre, Pour la première fois nous venons de nous confronter à notre propre fin.

Ma mère est morte fin 2016, dans une unité de soins palliatifs, d’un cancer généralisé. Dans cette unité,  les patients en fin de vie voient peu de monde. Le monde les a mis à l’écart et la famille les oublie.

Il faut dire que c’est dur à supporter. Qui veut voir un parent perdre son autonomie et ses facultés.  Qui peut supporter de le voir souffrir en silence comme ma mère quand d’autres pleurent et hurlent à la mort.

J’ai passé six semaines auprès d’elle, en ce lieu. Je n’oublierai jamais et ne souhaite à personne de voir ce que j’ai vu.

L’ on ne cesse de nous dire que nous ne devons pas souffrir, qu’il est des unités anti douleurs qui peuvent nous soulager….. Sauf que, lorsque la morphine n’a  plus aucun ou pas assez d’effet ( donc dés qu’elle y est entrée ), il n’y avait (et j’imagine que ça n’a pas changé ) aucune autre alternative que d’utiliser un produit d’anesthésie que l’on cherche à doser pour vous plonger dans un état semi comateux    C’est impressionnant à voir mais surtout le patient qui veut rester lucide refuse des doses qui pourraient le soulager en le plongeant dans d’horribles cauchemars angoissants. C’est ce que ma mère a fait et qu’elle m’a raconté.

On vous dit que le médecin quand ce sera le moment aidera le patient à mourir, que c’est lui qui décide du moment et met en place la procédure de sédation.          Sauf que ….. Cette décision arrive quand le patient est à bout et ne tient que par les perfusions qui l’hydratent et le nourrissent. On se dit alors que jusque là on n’a fait que le prolonger dans l’inconfort et la souffrance, c’est long, très long. Et comme en France l’euthanasie est interdite, on débranche le patient qui s’enfonce et pour qu’il ne réagisse pas et ne souffre pas ( en fait on l’espère,  ils imaginent) on le sédate . Vous assistez impuissant à ces heures de souffrance où le mourant semble se noyer. Vous demandez que l’on fasse quelque chose. A force d’insister, ils mettent une perfusion censée avoir peu d’effets mais qui a visiblement soulagé ma mère.

Je tenais sa main, elle me tenait. Ça a duré une dizaine heures , ça aurait pu durer plusieurs jours….

Ce qui se passe dans les hôpitaux français est indigne.

Ce n’est pas la faute du personnel, mais on sent le pouvoir de l’argent, le coût de la vie, cette vie qui s’en va et que bien qu’on ne puisse réellement la soulager puis l’aider à partir ( si on peut parler d’aide), le coût financier est énorme et quand le patient coûte trop cher et ne rapporte plus assez, sa fin de vie semble s’accélèrer.

J’avais lu un article qui dénonçait la gestion comptable de la vie, là je l’ai clairement sentie.

C est insupportable de voir souffrir un être cher, c’est inadmissible de voir que personne ne sait vraiment ce qui va se passer, que personne ne peut soulager, que personne ne peut aider à mourir.

J’aurai aimé que ma mère dont le courage était immense ne perde pas son autonomie, elle qui a tant lutté sans jamais se plaindre ne méritait pas de mourir dans un hôpital où les medecins l’avaient fait entrer sous un faux prétexte pour lui dire trois semaines après, jour où elle était seule, alors que nous arrivions quelques minutes après, qu’elle allait mourir. Où est la décence ? Le respect? L’humanité ?

J’aurai voulu que la médecine soit capable de la soulager et lui permette de partir rapidement et sans souffrance. J’espère qu’un jour la France assistera vraiment ses malades et les aidera à partir quand il n’y a plus rien à faire.

Ce qui se passe dans ces unités de soins palliatifs est pour moi totalement  inhumain, inadmissible.

Je ne supporte plus d’entrer dans un hôpital, ça m’angoisse, m’ étouffe.

Ça fait des mois que je pense écrire sur ce sujet, un post plus long qui me libèrerait.         Je ne pensais pas l’évoquer ce soir, le billet s’est écrit, il m’a portée et désormais je vais pouvoir passer à autre chose et j’en suis soulagée.

Bella

Le Nouveau Tartuffe

Avant-propos

Si Molière revenait, il aurait fort à faire. Si ce n’est les siècles et les sciences, le langage passé d’âge, rien ne le surprendrait. Pourrait-il en rire? Assurément. Au pays de Molière, il vit tant de Tartuffe, que c’est presque devenu une figure bien ordinaire.

Quand Bella écrivit ce texte, la première version, elle le fit lire comme à son habitude à ses deux chevaliers servants. Tous deux en rire. Chacun pensa que c’était l’autre qu’elle avait croqué. Inévitablement l’un des deux se trompait. Mais au final, il aurait pu convenir à chacun d’entre eux, comme il conviendrait à d’autres homme .

A croire que les hommes manquent de tout et essentiellement de sincérité et d’imagination, tellement ils sont prévisibles, presque clonés. C’est presque déprimant. Sauf, qu’à croquer elle avait éprouvé un plaisir immense, sûrement que Molière l’aurait compris.

otarie joueuse

Il s’approche de vous, avec ses gestes doux.

Vous entoure de fantaisie et de milles couleurs.

Un vrai feu d’artifice pour jeune fille en fleurs.

Il caresse votre âme pour saisir votre cœur

Et vous offrirait bien mille et une douceurs.

Pour voir naître en vos yeux, cette sublime lueur

Celle qui vous livre, transie sans la moindre pudeur.

Il vous glisserait bien quelques mots chauds et fous

Qu’il murmurerait là, au creux de votre cou

Pour vous avoir, il est prêt à Tout

Que n’écrirait il pas pour Vous?

Rien qui ne vous offense ou paraisse trop niais

Un poème intitulé « Aux beaux yeux »qui vous célèbrerait

Et pour vous plaire en ferait il un sonnet?

Il joue avec les mots comme avec ses pinceaux

C’est un maître, un artiste…

Peintre des mots, poète des couleurs

De toutes vos émotions, il joue avec ardeur

Virtuose il l’est en toutes choses

Marionnettiste, il tire vos ficelles

Vous apprend à sourire, vous pousse à rire

Maître de l’illusion, la musique semble si belle

Que la pauvre oiselle dans ses bras s’abandonne.

Oubliant qu’en toutes choses, il faut prudence garder

Au risque de périr brûlée, sacrifiée sur le bûcher

Fusse t-il celui des vanités

Cet homme est un charmeur, un dandy séducteur..

Il oublie le temps, il oublie les serments

De l’une à l’autre, il va déballant ses appâts

Mélangeant les passions et les prénoms,

Il joue avec les mots, embrase les sentiments…

Il traite chacune d’entre vous, de la même façon.

Chacune est la seule, l’Unique

Il n’adore que VOUS

Tout ce qui vient de VOUS est béni

Il aime VOS sourires, VOS rires

Même vos colères…

Tant qu’elles sont éphémères….

Il a tous les droits, vous n’en avez aucun

Parfois, il semble si sincère….

A trop vouloir comprendre, finit-on par tout entendre?

A trop vouloir cacher, finit-on par tout perdre?

A moins qu’il ne se perde

Et ainsi, ne vous perde…

A force de trop jouer

Les forces vont lui manquer…

Que pourrait il expliquer?

Il n y a rien à expliquer……

Vous n’êtes rien du tout

Il a tout joué, même les jaloux

Mais de VOUS, il s’en fou

Des femmes, il n’a rien appris

Mais il leur a tout pris

Vous le trouviez Unique

C’était juste le nouveau Tartuffe

Bella 26 11 2013 remanié et étoffé le 18 04 2016 et 23042016

Le Penseur de Rodin: Poème

En 2013, Rodin était à l’honneur et de nombreuses exposition lui étaient consacrées. Bella était allée voir celle présentée au musée d’Arles « Rodin, la lumière de l’Antiquité »

Je pense à Rodin, mon Maître

Qui sous ses doigts, me fit naître.

Des siècles, que je suis assis

Et que je réfléchis ainsi.

Je devais être « Dante devant la Porte des enfers »

Dante qui aurait médité longuement, sur son poème.

Du coup, je me demande si je ne vivrai pas un enfer…..

Des siècles que je suis assis là.

A voir passer toutes ces personnes

Quel mal elles me donnent

Pourquoi viennent elles jusqu’à moi?

Des siècles, que je m’interroge…..

Et jamais, personne n’y déroge.

Elles se placent face à moi

Que me veulent elles?

Je serai le reflet de leurs pensées

J’incarnerai la pensée universelle….

Moi? J’ai l’air immobile et sans vie

Mais ma tête explose tant je réfléchis

Qui suis je?

Ou vais je?

Et pourquoi suis je tout nu?

Quelle idée as-tu eu?

Rodin, ces mains qui m’effleurent

Des fois, j’en ai juste un peu peur

Nudité, transparence, Poésie

Dis moi Rodin, en es tu certain, Poésie?

C’était donc véritablement nécessaire?

De me façonner sans aucun autre « nécessaire »

Que ceux que la nature m’a offerts

Honnêtement, que devais tu faire?

Des siècles que je m’interroge,

Des siècles que je cherche, ça me ronge

Dans tous mes songes, je me vois nu

La vérité tiendrait de cette mise à nue?

Je devais incarner la réflexion

Rodin, là, tout me laisse à penser

Que tu as réussi à troubler leurs pensées

Et qu’au fil des siècles je suis « la réflexion »

Ils me connaissent sous le nom du « Penseur »

Je les vois soit songeurs et rêveurs

Soit scrutateurs, interrogateurs

Au fond seraient ils devenus de vrais penseurs……

Rodin, je suis fatigué

Sur ma stèle, je désespère

Quand vais je me reposer?

Dans cette tenue osée

Un jour, je l’espère

On me mettra, dans un endroit austère

Et je pourrai enfin dormir, ne plus penser

Endormies mes pensées

Les pensées de « Rodin le Penseur »

Ô Rodin libère « Le Penseur »…….

 

Bella 28032011 repris et modifié le 14 et 15 032016

Au départ ce texte a été écrit pour un défi, on nous livrait la photo d’une œuvre d’art,  à nous d’en faire un texte.

Quelques années plus tard à Arles je visitais l’exposition Rodin.

A peine avions nous passé l’entrée, qu’un vigile se ruait sur les personnes qui me précédaient et avaient sorti un téléphone portable pour une photo. Ici, on ne photographie pas et on ne touche pas, on peut à peine respirer sans être observé.Si je suis moins fan de Rodin l’homme  et de sa relation avec Camille Claudel, son œuvre est juste incroyable. Monumentale et belle.

C’est la première fois que j’approchais « le penseur », j’ai été très surprise je m’en  souviens de voir combien les muscles étaient parfaitement dessinés, c’était quasi chirurgical, étonnant, impressionnant

Confiance et Mensonges

coppelia

« Le mensonge est un poison qui se répand lentement dans nos veines, s’insinue entre deux êtres et les éloigne. Il n’y a aucune échappatoire, la vérité finit toujours par s’imposer. Le mensonge  est le poison qui tue la confiance. Sans confiance toute relation est vouée à l’échec. » Bella 

 

Ana détestait les mensonges, Jorge le savait mais n’en avait pas tenu compte. C’était trop tard, le mal était fait. A une femme animale on ne ment pas sans le regretter tôt ou tard, elle a trop d’instinct, il faut beaucoup de folie ou d’inconscience pour s’y risquer. Elle savait, elle avait toujours su, même lorsqu’il ne s’agissait que du passé, elle reconnaissait que ça pouvait être terrifiant, mais rien ne lui échappait jamais et elle n’oubliait rien de ce qu’elle aurait dû. Son cerveau était toujours en activité. Logique, analyse, observations et instinct, quel mélange incroyable. Même s’il se pensait heureux, elle savait qu’elle était toujours présente et serait un regret de plus, un regret qu’il pensait avoir enterré, encore un. Pourtant, lui aussi savait qu’ au pire moment le passé surgit et vous étouffe.  En perdant sa confiance, il l’avait perdue.

Un soir, Ana trouva sans le vouloir et sans hasard, la preuve qui lui manquait pour clore définitivement le dossier Jorge

Mensonges…Quand j’y songe…..

Sans aucune rancune….

Peut être livrerai je ici la fin des mensonges, je n’ai pas encore décidé, mais le texte est prêt .

Bella 12 03 2016

 

Ces derniers évènements permettent à Ana de prendre sa plume ailleurs et d’ouvrir son monde au Monde.Peut être saurez vous la trouver. Elle n’a pas encore tout décidé et écrit comme elle est, sans rien planifier, dans l’instant. Elle reprend le fil de l’histoire pour plus de visibilité et parce qu’elle aime écrire. Jusqu’où ira t’elle? Elle l’ignore. Nul ne planifie la création.

Le début est écrit même si elle pourrait le retravailler encore  et encore, la fin également, encore une nouveauté……………Ça ne lui était jamais arrivé avant.

Septembre

Avant-Propos

On n’oublie jamais, au mieux, on évite d’y penser. Qu’importe les mois, ou les années, un jour, on ressent si fortement ce que l’on croyait avoir oublié, que l’on sait. Le temps n’efface rien, il pose juste un voile léger sur ce que l’on nomme le passé.

                             IMG-20130515-1149

Le temps avait passé .

C’était le mois de Septembre.

Le mois de leur première rencontre.

Une rose rouge oubliait de se faner….

Dehors un oiseau riait,

Un enfant piaillait.

La vie continuait dans la tiédeur de septembre.

L’été avait du mal à s’éloigner, il résistait

Avait il tout oublié ?

Elle ne pouvait y croire………

Les souvenirs s’ombraient, du rouge au rose.

Tout revenait

« La petite robe noire » dont il s’enivrait

Ses doigts qui couraient sur sa peau dessinant des mots aux contours obscurs

Les portes cochères et l’expo de Jeff Koons

« Hiroshima », ses lèvres accrochaient aux siennes, où était ce le contraire .

Elle n’aurait su le dire, elle avait oublié….

Le parc, le pavillon japonais et cet arbre contre lequel il l’avait plaqué

Le froid, le chaud et toujours sa main qui attrapait la sienne quand elle ne s égarait.

Leurs disputes, ses retours et ses lèvres avides de sa peau…..

Ses baisers, leurs baisers et son doigt posé sur ses lèvres.

Son numéro de portable et tous ces mots ….

Des mots caressants, troublants, fiévreux et passionnés 

Et ce désir qui le prenait chaque fois qu’il l’ approchait.

Lui, Elle….. Elle, lui

Comment pourrait il penser qu’hier serait passé et demain oublié.

Sa voix,

Avait il  oublié sa voix

Et ses promesses, toutes ses promesses

Comment pouvait il oublier ?

Comment pourrait il oublier ?

Elle était là, si près.

A portée de doigts, à portée de clavier

Au creux de son cœur

Au creux de ses mains

Elle était, partout où il allait

 Elle était partout, partout en lui

Partout autour de lui.

Dans le vent qui le glaçait

Dans le soleil qui le caressait

Partout où il était, il la voyait.

Le matin, dans le doré de son café.

Dans la journée, il cherchait son reflet et l’inventait

L’imaginait assise dans un salon de thé.

Le soir,  lovée sur un croissant de lune…

Comment aurait il pu oublier

Ses « ferme là et viens »

Ses  » approche, je te veux »

Ce contrat qui les liait 

Ses lèvres, son corps, ses mains ….

Comment oublier combien elle le troublait

Combien il rêvait de venir la retrouver

Il y pensait des heures, elle était là,  assise à ses côtés

Comment aurait il pu oublier la mairie

Les amoureux de Peynet,

Et ce cher maire qui ne lui en a pas voulu

Tant de choses juste inoubliables…. Sûr, elle lui avait manqué

Son Cœur déposé à Ses pieds

Lui qu’il jurait de ne jamais oublier

Septembre c’est un mois qui ne s oublie pas.

As-tu senti?

Un frémissement, un frôlement une envie ?

Un manque, un vide chaud à tout enflammer……

C’est elle, elle est là tout près, à tes côtés.

07102015

Bella  29022016

Le double inconstant

coppelia

L’ homme débordé, L’inconstant

Tout commençait ou finissait ainsi

             Les hommes l’appréciaient.  Était-ce son sourire, son visage, sa sensibilité?                     Même lorsqu’ Ana se cachait, ils la trouvaient toujours. Derrière ses mots, ils la devinaient et la désiraient. Ils n’eurent de cesse de l’approcher et de tout faire pour lui plaire. Ils fourbirent leurs armes, usèrent de leurs mots comme d’un archet et tels des virtuoses caressèrent les cordes d’un violon imaginaire et les firent vibrer . Musiciens des mots, peintres des émotions, ils visèrent son  cœur  et touchèrent son âme ou fusse le     contraire? Romantiques à souhait, enfin, ils le laissèrent penser. C’est ce que Yann fit . Il n’aurait jamais dû avoir la moindre chance avec elle.Son physique ne l’attirait pas, il n’était pas son type et avait presque l’âge d’ être son père. Si elle lui concédait de l’humour et parfois une grande gentillesse et tendresse affectueuse, elle trouvait qu’il en faisait trop. Tout semblait excessif avec lui. Trop de compliments, trop de sourires, trop diplomate, il maîtrisait tout presque tout le temps, il est TROP,  trop tout sauf sincère. Les premières fois qu’elle le lut, elle trouva qu’il était excessif. Il avait une belle plume, joyeuse et sensible quand il le fallait, et surtout très imaginative, une chose qu’elle découvrit plus tard et qu’elle apprécia, car là résidait pour elle toute sa force, tout son charme et tout son attrait, ils habitaient la même planète et  voyageaient dans des mondes imaginaires qui n’appartenaient qu’à eux. Ils étaient au diapason, se donnant la réplique avec une parfaite harmonie. C’était magique et suffisamment rare pour que l’un et l’autre se laissent prendre à ce qui n’était point un jeu. Pourtant, elle s’ était immédiatement méfiée de Yann, le voyant arriver à grands pas et s’était immédiatement fait cette réflexion : « Toi, jamais, même pas en rêve, tu es amusant et j’aime bien te lire ou discuter avec toi mais non, alors là, non de non ! ». Elle  en était persuadée et rien n’aurait pu la faire changer d’avis. Sauf que….. Pas à pas, Yann l’approcha et au bon moment, ne la lâcha pas. Sans rien comprendre, elle oublia tout ce qu’elle avait pensé de lui, tout ce qu’elle avait senti de lui, tout ce qu’elle soupçonnait déjà, elle oublia toute méfiance et succomba. Immédiatement, il fut trop tard, il l’avait séduite et sut la retenir.Alors commença le ballet des séparations réconciliations, un cycle infernal, impossible à éviter. Contre toute attente, ils s’attiraient mutuellement avec une force incroyable qui ne faisait qu’augmenter. Mais, à chaque fois, elle se rendait compte qu’elle avait vu juste, il était trop changeant, imprévisible, il apparaissait, disparaissait et elle finissait par le quitter, toujours. Dans un monde comme dans l’autre, cet homme était l’archétype de l’homme débordé, l’éternel inconstant. 

         L’homme qui se dit totalement débordé, à cours de temps, a juste choisi de l’occuper  en de plus ou moins futiles échanges, loisirs, rencontres, amitiés et obligations avérées ou non. En tout état de cause, cet homme là n’a de temps que pour lui et n’en aura jamais pour aucune femme. C’est l’un de ces marionnettistes. Cultivé, il en est fier et le fait savoir. Il maîtrise la grammaire et l’orthographe et a pris l’habitude de noter les fautes que chacun fait, il sort un carton rouge et siffle à la faute! Bien sûr, il a raison, mais lui aussi tape parfois de travers sur son Iphone ou sur son Mac. Au final, ça a quelque chose de pas très naturel. Imaginez un dialogue, tout à coup, il reprend un mot qui a été écrit sur le message situé dix lignes avant, on s’y perd, ça rompt le charme et finit par agacer. Il donne son avis sur tout c’est la génération web, où chacun est expert en tout. Restaurant, films, livres…. Tout reçoit une note et même vous, il vous note, il a la dent dure sauf quand il cherche à amadouer une femme, là, il devient un « homme » dans toute sa splendeur, et trouve magnifique ce qui est juste, sans intérêt.Il s’intéresse à l’art, et sur la toile où même les gribouilleurs se déclarent peintres faisant hurler les artistes et proposent leurs toiles à des prix qui font rougir, il soutient ses amies, au fond, c’est un expert.  Sa fidélité à certaines dames fait sourire et il se murmure…… Non, voyons elle est trop vieille, c’est juste une amie . Il court toutes les expositions, les conférences, prend des cours d’économie, d’histoire, de philosophie, de psychologie, de poésie ou de littérature. Je me demande comment il peut  en voir autant et ne jamais s’arrêter, c’est trop, la vie n’est pas dans un musée.Un peintre, un vrai, qui fut l’ami de Yann et d’Ana, et qui lui aussi parfois hantait les musées se moquait gentiment de ces gens attirés par l’art qui n’y comprenaient rien et couraient d’exposition en exposition.  Yann adore la photographie tout comme Ana et prend des photos dans ces musées. A Paris ou à l’étranger, c’est souvent plus facile que dans un musée de province où les vigiles vous sautent dessus si vous faites un pas qui leur déplait alors, imaginez s’ils voient un appareil. Yann n’est pas avare, il  partage ses photos avec ses conquêtes, accompagné d’un petit message, puis sur les réseaux sociaux, tant qu’à faire autant que ses 200 contacts puissent en profiter. Il aime communiquer et partager. C’est un besoin vital chez lui, vous vous partagez avec un petit cercle choisi, lui partage avec toujours plus de monde.Très à l’aise en société, il est de ces hommes que l’on aime inviter, pour leur culture, leur humour, l’intérêt qu’il porte aux femmes et leur goût de l’échange sans modération et bien sûr leur savoir vivre, leur politesse et leurs mots d’esprits.Il vaut mieux ne pas entendre ce qu’il murmure à l’oreille des femmes quand l’envie le saisit, car Yann est aussi parfois direct et son langage perd en panache et peut choquer. Mais, il a du succès avec ces dames qu’il adore photographier et Ana doit bien reconnaître qu’il a le don de les faire sourire et de les présenter sur leur meilleur profil, enfin certaines. Elle se souvint du nombre de fois où il lui a envoyé des photos de femmes croisées dans la rue ou lors d’ une exposition ou peintes, en lui disant, elle m’a fait penser à toi, elle te ressemble….Sauf, que si l’intention y était, aucune d’elle ne lui ressemblait à un détail près, elles étaient toutes brunes. Il écoute parler du temps, oubliant qu’il le perd tout autant. Et sur son Iphone écrit à Ana . Il manque de temps et la saisit toujours entre deux instants. Il va au cinéma, puis débriefe avec madame et décerne une note. Un déjeuner ou un souper au restaurant comme vous et moi, et il court encore se balader dans les rues de Paris ou de Rome, au bord de mer ou au bois et envoie à Ana quelques mots gourmands accompagnés de photos, ainsi Ana l’accompagne sans être là, toujours. Il a presque fait le tour du monde.  Séducteur, beau parleur, il a assez d’esprit pour pouvoir approcher les plus jolies poupées, les plus intelligentes et sensibles aussi, mais gare à elles …… C’est un collectionneur!….. Malgré son âge, il est hyper branché et hyper connecté. A l’aise financièrement, il bénéficie de la plus haute technologie. Il ne jure que par Apple, possède des Mac, un Ipad, un  Ipod et le dernier Iphone. Il aime à s’entourer d’un tas de fantômes qu’il rencontre parfois et multiplie les contacts comme le font les adolescents ou les adulescents, bien qu’il ait depuis longtemps dépassé leurs rives. Il connait tous les réseaux sociaux et y est inscrit. Nul doute qu’avec lui vous découvrirez des sites dont vous n’aviez jamais entendu parler auparavant. Il est partout.Si vous restez quelques jours sans nouvelle, n’ayez aucune crainte, vous saurez tout ce qu’il a fait, il a toujours le temps qu’il faut pour écrire sa vie sur le net, c’est très troublant et étrange. Pense bête public, désir narcissique? Utilisez un moteur de recherche, vous tomberez de votre fauteuil. Aussi, forcément, on peut comprendre qu’il soit débordé. Il fait des jeux de mots d’un goût parfois suranné, cite les textes magnifiques de Brel ou Ferrat mais à force, quel ennui, pourquoi ce besoin, quand il écrit fort bien . Il crie qu’il ne s’ennuie pas, mais il le crie trop fort. Il crie qu’il est heureux, mais il lui manquait et lui manque forcément ce plus.Hier au théâtre, aujourd’hui au musée, samedi au concert, dimanche au cinéma….  Il fuit la mort, comme tout le monde et perd son temps dans d’inutiles errances. Il rêve romantisme  et passion mais n’est pas de ceux qui savent les conjuguer ou juste quelques jours, au delà il prend peur, s’affole et s’évapore. La vie éteint les flammes et tout s’effrite avec le temps quand on n’y prend pas garde. Il doute  et s’interroge. Se demande parfois s’il pourrait se passer de la conférencière qui parle comme un livre bien écrit et précis mais ennuyeux face à un amphi bondé (ça fait si longtemps qu’elle l’accepte tel qu’il est, infidèle à souhait),  pour se laisser aller dans les bras d’une romancière passionnée, un peu trop vive à son goût, qui sait encore se rebeller, claquer les portes et gifler un malotrus, et même qui serait, il  le sait, capable de le virer, lui claquer la porte au nez ( pardon)  lui indiquer la direction de la sortie d’une main fine un jour ou une nuit d’orage. Il peut être, Ana l’admet, agréable et tendre, amoureux et fougueux et quand il en a envie tellement follement dingue, attachant, détestable et attirant, doux et cruel, tellement Tout qu’il est difficile de lui résister. Un voyage au Japon, à Venise, New York…. Une promenade dans une rue parisienne, dans ce bois où il faisait si froid, l’expo de Jeff Koons  et cette invitation surprise à leur mariage….Mais il est aussi terriblement directif, il décide, il ordonne, il exige, avec lui le dialogue dont il se dit l’ardent défenseur est souvent un mot de l’esprit. Cet humaniste affiché défenseur des libertés, a tendance à brimer celles des femmes qui n’ont que peu leur mot à dire…. Enfin, tout dépend qui. Quand Yann ordonne, Ana se rebiffe. Il lui manque l’essentiel, cet être est un inconstant, il manque d’attentions et oublie trop souvent qu’avec Ana, il avait trouvé ce qu’il cherchait sans vouloir le reconnaître. Avec elle il osait tout, il était grand, se livrait et se sentait enfin vivant. Quel dommage, quelle folie, il se perd dans un monde de fantômes, se saoulant de smiley, d’émoticônes  et de rires qu’il n’entendra pas et qui, s’il les entendait l’ennuieraient et le feraient fuir encore  plus loin.

Bien sûr il ne s’est pas excusé, mais l’a accusée de tout. Il ne le lui a pas demandé mais elle a failli lui pardonner, une fois de plus, une fois de trop. Il y a entre eux une si longue histoire, si forte, qu’elle oublie parfois pourquoi il est juste celui qui n’aurait jamais dû entrer dans sa vie. Mais soudain, le soleil apparaît, la nuit et le brouillard se sont dissipés et elle se souvient de tout. Yann se dit patient, gentil et bienveillant. C’est elle qui a été très patiente, gentille et bienveillante. Elle qui l’a écouté quand rien n’allait pour lui, elle qui l’a soutenu à chaque fois qu’il en a eu besoin. Elle qui a pardonné ses disparitions sous de faux prétextes ou sans la moindre explication, quand il avait tant de soucis qu’il préparait une grande fête de famille et postait encore et toujours des photos avec son avis sur des sites sans lesquels il ne pourrait  « plus vivre ». Il était entouré et même s’il n’était plus en  activité,  pourquoi avait il tant besoin de reconnaissance, pourquoi devait il paraître?  On aurait dit qu’il avait peur de ne plus exister.  Un jour, il lui avait dit qu’il n’avait pas toujours son portable sur lui ! Lui? Il rigole, c’est l’homme le plus branché qu’elle connaisse, Son iphone est greffé sur lui à deux exceptions près.                                   Yann se dit courtois, pour lui c’est important la courtoisie et ça veut dire, « je t’interdis d’être de mauvaise humeur, je t’interdis de me parler de tes soucis (ce que d’ailleurs elle n’ évoqua sans dire que deux fois quand lui le fit à chaque fois), je t’interdis de claquer la porte », bref tout lui était interdit. Comme cet homme est courtois, attentif et attentionné!!! Le pire qu’elle entendit fut: « Tu dois accepter ce que je te donne! » et surtout cette phrase qui lui échappa et qu’elle comprit si bien qu’elle le quitta « Je ne peux pas et ne veux pas te donner plus ».  Il avait immédiatement cherché à se rattraper par une pirouette, mais c’était trop tard. Ainsi, Yann, avait manqué de maîtrise une fois de plus pour un joueur d’échecs, l’erreur était impardonnable, impensable, il était échec et mat, et avait laissé échapper ce qu’elle avait fort bien saisi et depuis longtemps. Il avait du temps, énormément de temps, mais il décidait quand il lui en accorderait et elle devait l’accepter. Pendant des mois il ne la quittait presque pas et il fallait qu’elle soit là, puis il prenait peur ou courait ailleurs et disparaissait lui consacrant largement quelques minutes . Qui aurait accepté ça? Pas Ana et Yann le savait.  Elle n’avait besoin d’aucun pense bête et n’avait oublié aucun des mots prononcés ni à ce moment là, ni avant, ni après. Elle n’oubliait jamais rien. Mais, à cet instant précis, la colère monta en elle et elle dit « Non », ce n’était pas la première fois, mais là ce serait la dernière. Yann continuait et continuerait sa vie comme avant, débordé par des occupations avouables ou non qu’il collectionnerait toujours, fuyant tout moment qui le laisserait seul face à lui même, jamais il ne changerait. Jamais elle ne s’était trompée sur lui, elle l’avait su le premier jour qu’il l’avait approchée, Yann avait fait tomber son masque, il avait un potentiel indéniable, mais il était un éternel inconstant, capricieux, lunatique, autoritaire, il ordonnait mais elle n’obéirait plus jamais. Monsieur cent nuances comme elle le nommait parfois venait de tout casser et se perdait.

Et puis, elle s’était souvenu, que cet homme « attentionné » lui avait des mois durant rebattu les oreilles sur ce que Jorge, alors très proche d’Ana,  aurait dû faire puisqu’il l’appréciait tant et sur ce qu’il lui avait confié….Seulement, Jorge malgré tous ses défauts s’était montré plus attentionné avec Ana que Yann ne le fut jamais. Yann était même un peu pingre, jamais il n’offrirait le moindre présent à Ana, même pas une rose, quel homme fallait il être pour agir ainsi ?

Les hommes de papier, funambules des mots, en équilibre instable sur le double fil de leurs vies oublient souvent qu’ils ont enfin caressé leur rêve à en frémir de tout leur être, perdant le sommeil et rêvant d’un monde qui serait le leur, peint avec leurs couleurs et  leur musique. Un monde où la passion s’écrit noir sur blanc en lettres de sang.

Bella  20022016 Version remaniée et complétée. Ainsi finit l’histoire d’Ana et Yann

L’homme débordé, L’inconstant

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L’ homme débordé, L’inconstant

Tout commençait ou finissait ainsi

             Les hommes l’appréciaient.  Était-ce son sourire, son visage, sa sensibilité?                     Même lorsqu’Ana se cachait, ils la trouvaient toujours. Derrière ses mots, ils la devinaient et la désiraient. Ils n’eurent de cesse de l’approcher et de tout faire pour lui plaire. Ils fourbirent leurs armes, usèrent de leurs mots comme d’un archet et tels des virtuoses caressèrent les cordes d’un violon imaginaire et les firent vibrer . Musiciens des mots, peintres des émotions, ils visèrent son  cœur  et touchèrent son âme ou fusse le     contraire? Romantiques à souhait, enfin ils le laissèrent penser. C’est ce que Yann fit . Pourtant, il n’aurait jamais dû avoir la moindre chance avec elle. Son physique ne l’attirait pas et  il avait presque l’âge d’ être son père. Si elle lui concédait de l’humour et parfois une grande gentillesse et tendresse affectueuse, elle trouvait qu’il en faisait trop. Tout semblait excessif avec lui. Trop de compliments, trop de sourires, trop diplomate, il maîtrisait tout presque tout le temps, il est TROP,  trop tout sauf sincère. Les premières fois qu’elle le lut, elle trouva qu’il exagérait. Il avait une belle plume, joyeuse et sensible quand il le fallait, et surtout très imaginative, une chose qu’elle découvrit plus tard et qu’elle apprécia, car là était toute sa force, tout son charme et tout son attrait, ils habitaient la même planète et  voyageaient dans des mondes imaginaires qui n’appartenaient qu’à eux. Ils étaient au diapason, se donnant la réplique avec une parfaite harmonie. C’était magique et suffisamment rare pour que l’un et l’autre se                                                               laissent prendre à ce qui n’était point un jeu.                                             Pourtant, Ana s’en était immédiatement méfiée , le voyant arriver à grands pas et s’était fait cette réflexion : « Toi, jamais, même pas en rêve, tu es amusant et j’aime bien te lire ou discuter avec toi mais non, alors là, non de non ! ». Elle  en était persuadée et rien n’aurait pu la faire changer d’avis. Sauf que….. Pas à pas, il l’approcha et au bon moment, ne la lâcha pas. Sans rien comprendre, elle oublia tout ce qu’elle avait pensé de lui, tout ce qu’elle avait senti de lui, tout ce qu’elle soupçonnait déjà, elle oublia toute méfiance et succomba. Immédiatement, il fut trop tard, il l’avait séduite et sut la retenir.Alors commença le ballet des séparations réconciliations, un cycle infernal, impossible à éviter. Contre toute attente, ils s’attiraient mutuellement avec une force incroyable qui ne faisait qu’augmenter. Mais, à chaque fois, elle se rendait compte qu’elle avait vu juste, il était trop changeant, imprévisible, il apparaissait, disparaissait et elle finissait par le quitter, toujours. Dans un monde comme dans l’autre, cet homme était l’archétype de l’homme débordé. 

         L’homme qui se dit totalement débordé, à cours de temps, a juste choisi de l’occuper  en de plus ou moins futiles échanges, loisirs, rencontres, amitiés et obligations avérées ou non. En tout état de cause, cet homme là n’a de temps que pour lui et n’en aura jamais pour aucune femme. C’est l’un de ces marionnettistes. Cultivé, il court toutes les expositions, les conférences, prend des cours d’économie, d’histoire, de philosophie, de psychologie, poésie ou de littérature. Il écoute parler du temps, oubliant qu’il le perd tout autant. Et avec son téléphone écrit à Ana . Il manque de temps et la saisit toujours entre deux instants. Il va au cinéma, et après avoir vu un  film, débriefe avec sa femme. Un déjeuner ou un souper au restaurant comme vous ou moi, et il court encore se balader dans les rues de Paris ou de Rome, au bord de mer ou au bois et lui envoie quelques mots gourmands et des photos, ainsi elle l’accompagne sans être là, toujours. Il a presque fait le tour du monde.  Séducteur, beau parleur, il a assez d’esprit pour pouvoir approcher les plus jolies poupées, les plus intelligentes et sensibles aussi, mais gare à elles …… C’est un collectionneur!….. Quel que soit son âge, il est hyper branché et hyper connecté. A l’aise financièrement, il bénéficie de la plus haute technologie. Il ne jure que par Apple, possède des Mac, un Ipad, un  Ipod et le dernier Iphone. Il aime à s’entourer d’un tas  de fantômes qu’il rencontre parfois et multiplies les contacts comme le font les adolescents ou les adulescents, bien qu’il ait depuis longtemps dépassé leurs rives. Il connait tous les réseaux sociaux et y est inscrit. Nul doute qu’avec lui vous découvrirez des sites dont vous n’aviez jamais entendu parlé avant. Il est partout.Si vous restez quelques jours sans nouvelle, n’ayez aucune crainte, vous saurez tout ce qu’il a fait, il a toujours le temps qu’il faut pour écrire sa vie sur le net, c’est très troublant et étrange. Pense bête public, désir narcissique? Utilisez un moteur de recherche, vous tomberez de votre fauteuil. Aussi, forcément, on peut comprendre qu’il soit débordé. Il fait des jeux de mots d’un goût parfois suranné, cite les textes magnifiques de Brel ou Ferrat mais à force quel ennui, pourquoi ce besoin quand il écrit fort bien . Il crie qu’il ne s’ennuie pas, mais il le crie trop fort. Il crie qu’il est heureux, mais il lui manquait et lui manque forcément ce plus.Hier au théâtre aujourd’hui au musée, dimanche au cinéma….  Il fuit la mort comme tout le monde et perd son temps dans d’inutiles errances. Il rêve romantisme  et passion. La vie éteint les flammes et tout s’effrite avec le temps. Il doute  et s’interroge. Il  se demande par instant s’il pourrait se passer de la conférencière qui parle comme un livre bien écrit et précis mais ennuyeux face à un amphi bondé pour se laisser aller dans les bras d’une romancière passionnée, un peu trop vive à son goût, qui sait encore se rebeller, claquer les portes et gifler un malotrus, et même qui serait, il  le sait, capable de le virer, lui claquer la porte au nez ( pardon) de lui indiquer la direction de la sortie d’une main fine un jour ou une nuit d’orage. Il est,  Ana l’admet agréable et tendre, amoureux et fougueux et quand il en a envie tellement follement dingue, attachant, détestable et attirant, doux et cruel, tellement Tout qu’il est difficile de lui résister. Un voyage au Japon, à Venise, New York…. Une promenade dans une rue parisienne,  dans ce bois où il faisait si froid, l’expo de Jeff Koons  et cette invitation surprise à leur mariage….Mais, il lui manque l’essentiel, cet être est un inconstant, il manque d’attentions et oublie trop souvent qu’avec Ana, il avait trouvé ce qu’il cherchait sans vouloir le reconnaître. Avec elle il osait tout, il était grand, se livrait et se sentait enfin vivant. Quel dommage, quelle folie, il se perd dans un monde de fantômes, se saoulant de smiley, d’émoticônes  et de rires qu’il n’entendra pas et qui, s’il les entendait l’ennuieraient et le feraient fuir encore plus loin.

Les hommes de papier, funambules des mots, en équilibre instable sur le double fil de leurs vies oublient souvent qu’ils ont enfin caressé leur rêve à en frémir de tout leur être, perdant le sommeil et rêvant d’un monde qui serait le leur, peint avec leurs couleurs et  leur musique. Un monde où la passion s’écrit noir sur blanc en lettres de sang.

Bella 19022016